mardi 5 août 2008

Jour 3 & 4 : Ferrol

Ferrol : au nord de la Galice, la ville accueille 75 000 personnes, le centre est, là encore, tout petit. Connu pour ses deux châteaux fortifiés que j'ai magistralement loupés, ainsi que sa base militaire qui s'étend le long de la mer.

J'arrive vers 20H20 à Ferrol. Ça a l'air petit, comme d'habitude. J'arrive à une plaza assez rapidement et naturellement, c'est suffisamment rare pour le noter. Au moment où j'y mets les pieds, je me sens dans un pays de l'ex-URSS. Il suffit de voir la tronche du crépi.

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(en plus grand ici)

Pour découvrir la ville, j'ai tout simplement suivi une seule rue. En explorant un peu, je me suis rendu compte que la ville avait l'air d'être organisée comme une ville nord-américaine : toute en long avec des rues parallèles.

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J'ai fini par atteindre une autre place avec plein de gens et (encore) un concert en préparation. En été ça n'arrête pas. Le sound check était sympa alors j'ai décidé de glander, en fait j'étais épuisé...

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Vers 22H je décide de partir en quête d'un parc ou d'une carte. Galice oblige, il n'y a pas de cartes affichées aux arrêts de bus, ni de plans de la ville dans le centre. Ultra pratique. Je marche au hasard alors que la nuit s'installe et que les gens gagnent la place du concert. Je croise un taré qui décide de changer de direction pour me suivre en me regardant bizarrement. Il comprend (heureusement) rapidement que je n'ai pas envie de chercher à expliquer en franpagnol "que je n'aime pas qu'on me suive avec un regard comme ça" et que s'il continue on risque de communiquer dans un langage plus universel dépourvu de rhétorique : l'expression corporelle. Donc tout reste normal, je continue mon exploration.

Après un tour et la découverte de deux parcs (un qui ferme la nuit, l'autre pour les racailles) je décide d'en avoir marre et je fais demi-tour pour revenir au concert qui n'avait toujours pas commencé au moment où j'étais parti. Là au moins ils avaient commencé.

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23H. Je suis fatigué, et je dois encore chercher où dormir ! Là j'avoue que je trouve ça chiant, mais l'aventure est l'aventure et c'est de ça qu'on se souvient ! Je pars dans une autre direction. En marchant dans un coin moche de la ville, très militaire, j'arrive au port. Assez moche aussi, relativement industriel. Il est minuit. C'est calme.

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En levant la tête vers les pseudo-murailles du vieux Ferrol (qui est très moche) je vois des arbres bien taillés. Généralement, les gens s'en fichent, mais pour moi, à minuit et avec mon sac sur le dos et ma fatigue, ça veut dire maison.

En arrivant sur place, j'ai eu un moment d'hésitation, j'avoue. Le coin est un peu austère. Mais que voulez-vous, l'aventure c'est l'aventure...

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Le bâtiment jute en face de l'entrée du petit parc.

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C'est encore plus drôle en noir et blanc.

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J'arrive dans le petit "parc" qui n'a pas de sol en herbe quasiment et trop de projecteurs à mon goût. Il y a un couple de gothiques en train de glander là, et 2 autres jeunes en train de fumer leur cigarette et de parler, je crois, de devenir capitaine de bateau. Des bad boys donc. Feu vert pour s'installer, je déplie le tapis sur un brin d'herbe (façon de parler) et me cache dans mon duvet. Quelques dizaines de minutes après, le silence est d'or, les 4 personnes du parc sont parties, je m'endors.

Réveille vers 8H30 alors que j'entends le port entrer en activité et quelques personnes entrer dans le parc.

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Premier constat, j'ai vraisemblablement dormi trop près des plantes. Ce n'était pas une bonne idée (en même temps je n'avais pas le choix) et j'ai de la bave d'escargot un peu partout sur mon duvet et un cadavre d'escargot (probablement le coupable) pour aller avec. Mmmh. La bave d'escargot, c'est un peu comme du chewing gum frais collé sur un jean, on ne sait pas comment l'enlever mais on sait qu'il faudra quand même s'en débarrasser. A 9H je me lance dans mon lavage pour être prêt à repartir vers 12H, c'est toujours très amusant de faire sécher un duvet.

Force est de constater que le gel douche/eau ne marche pas, ou très mal sur la bave d'escargot.

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Évidement je croise quelques touristes en promenades matinales dans MON parc. J'ai l'air d'un clochard mais je suis plus sympa et courtois qu'un clochard, résultat : les touristes du troisième âge me sourient à tous les coups. Des personnes que j'ai croisées, je crois que c'était bien eux les plus curieux de me voir vagabonder.

Ok, c'est sec. C'est reparti. Je passe à l'office de tourisme pour avoir une carte, voir j'avais "bien" imaginé la ville. C'est en effet bien ça, c'est droit, c'est long, c'est... Ferrol. Je fais donc un petit tour de jour pour voir si j'ai raté quelque chose de particulier (des châteaux super cool par exemple) mais la carte n'indique rien de touristique, juste les quartiers, une carte touristique bien utile donc. Après un micro tour, je décide de prendre le bus pour Lugo. J'arrive à la gare routière vers 12H, par l'arrivée "bus", au moment où il n'y a AUCUN bus, tout est désert, seuls les employés de la gare sont occupés à charger des chariots de bières et de bouteilles d'eau dans leurs bureaux !! Comme je suis à côté des WC, je décide de recharger mes bouteilles et de me faire un brin de toilette. Les employés se demandent vraiment ce que je fais ici, collé à eux, en train de les regarder en me brossant les dents.

Après je regagne le coin "publique" et achète un billet pour Lugo départ 13H30, première fois que je dois attendre plus de 15 minutes pour un bus. Je suis choqué.

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J'attends donc tranquillement dehors, pour finir de faire sécher mon duvet. Avantage des duvets synthétiques, ça sèche vite. Et le vent tourne, nous ramène un bon nuage, et on se fait rincer. Je replie mon duvet dans la gare, et je vois qu'un mec, la quarantaine, aucun bagage, reste dans "mon espace" alors qu'il a toute la place qu'il veut ailleurs dans la gare. Bien sûr il va finir par venir me parler.

Je comprends rien à ce qu'il me dit, il parle super vite en articulant le plus mal possible, il me demande d'où je viens et où je vais, de quel pays je suis, j'ai le droit au très classique "j'étais sûr que t'étais français" alors qu'après 3 années de fréquentation d'étudiants étrangers, aucun n'a su dire d'où je venais sans que je parle. Notre Bozo est décidément trop fort. Le meilleur est à venir puisqu'il me demande si j'ai déjà acheté mon billet de départ. On atteint l'apothéose communicative lorsqu'il me dit que "c'est dommage, je comptais faire une fête ce soir chez moi !". Bah oui mon lapin, moi aussi.

Donc là, j'ai décidé de bourrer mon duvet dans mon sac que j'avais toujours pas réussi à plier correctement et je lui ai dit "Hasta luego". C'est une des plus petites villes que j'ai visitées en Espagne et en quelques heures j'ai rencontré 2 personnes relativement bizarres, surtout celui de 22H. Comme quoi... En revenant 20 minutes plus tard à la gare pour prendre mon bus, il était encore là, à parler à d'autres gens.

Allez, ciao Ferrol, c'était marrant, à l'arrache totale, rencontres folles, attente et sandwich à l'omelette.

Direction Lugo.

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Allez les pèlerins ! Oui j'ai une tâche sur le tiers supérieur-gauche de mon objectif. Non je ne peux pas l'enlever.

Les photos des châteaux :

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par Jorge Meis (a voir, très bon photographe)

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par romarintyp

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