Pour les voyages en bus, on a des places attitrées. En attendant que le bus arrive, je me tenais à proximité d'un Espagnol d'une quarantaine d'années qui ne me paraissait avoir une relation toute particulière avec son mental.
Il discutait avec un ami imaginaire et il était probablement sujet à de l'aérophagie aigüe vu le ventre proprement saillant qu'il affichait fièrement.
Dans ce genre de moment, on a envie de savoir quel numéro de siège la personne en question a tiré, histoire d'enlever une peur, ou confirmer une crainte.
Le bus arrive, tout le monde charge les bagages et on se met en file pour monter à bord. Je me retrouve derrière mon explosif compagnon. C'est à lui de monter et j'entends le chauffeur lui annoncer son siège alors qu'il déchire le talon du ticket : 23.
Je suis au 24 bien sûr.
J'attends qu'il finisse de s'installer pour m'assoir à côté et il continue à parler avec son collègue éthéré. Il est 23H30 ; j'ai eu une dure journée ; un mec avec une aérophagie pareille et des connexions spirituelles qui me dépassent peut tenir des heures à discuter, je me demande donc comment sera le trajet.
Alors que le bus part, je repère deux jeunes dans la rangée opposée qui savent probablement dans quelles villes s'arrête notre bus. Il y a bien sûr des places libres pour le moment que je pourrais utiliser derrière eux mais je risquerais de me faire renvoyer à ma place dans la prochaine ville pour laisse le siège à un nouveau passager. J'y vais quand même.
J'ai finalement fait connaissance avec un Italien et un Allemand/Italien de 18ans, très sympathiques en route pour Grenade également. Après quelques heures de discussion j'ai dû changer de place et je me suis retrouvé à côté d'un type qui me paraissait moins dangereux que mon Rebondi. Erreur. Il a passé sa nuit à mettre sa tête sur mon épaule, sentir un relativement violent coup d'épaule international qui veut dire "réveille-toi et penche-toi de l'autre côté, hostie".
J'ai passé une nuit infâme donc j'étais très content d'être arrivé. C'est ça la puissance du bus.
C'est parti pour Grenade jour 1 sur 3.
On quitte le bus avec l'Italien et l'Allemand, ils ont une réservation dans une auberge, donc peut-être qu'il y aura un lit pour moi aussi...
Grenade : 278 000 habitants, 88 km², 730 mètres au dessus du niveau de la mer, elle au pied de la Sierra Nevada et au confluent de trois rivières : la Genil, le Rio Darro, et le Rio Beiro.
La massive cathédrale au matin, première à recevoir le soleil Andalou.
Une des nombreuses églises de la ville, de soir.
Toutes les rues sont de ce style là, rien de spécial pour cette partie de la ville.
Vers 11H j'ai fini par trouver une auberge de jeunesse, les autres étaient toutes pleines. J'ai donc largué mon sac et j'ai mis le cap sur Albayzin. La partie la plus ancienne de la ville, construite par différents peuples (Ibères, Goths, Romains... et plus tard les Maures qui donneront le nom actuel de la ville). Un quartier spécial où on peut voir les marques des différentes religions. On passe d'une église à un centre d'études islamiques à des maisons affichant des étoiles de David. Le quartier est sur un petit mont d'où on peut voir la ville entière et les majestueux palais arabes du quartier de l'Alhambra.
En explorant les vieilles rues sinueuses, on finit par atteindre le mirador San Nicolas :
L'Andalousie dans ce coin là est très verte... Si on espère voir un paysage aride voire désertique partout en allant là-bas, on est vite déçu !
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