lundi 22 septembre 2008

Salamanque

Salamanque.

Salamanque, haaaaa Salamanque.

Une vieille ville couleur argile pourtant riche et fraiche, en aucun cas postiche pastiche. Racée et condensée, Salamanque m’a désaxé en quelques kilomètres carrés bien montés. Héritage très coté côté traduction tout autant qu’en toitures, tout est épatant, autant qualitativement que quantitativement. Paillettes papillonnantes passionnantes d’une temporalité partie pour rester…

« Mais qu’est-ce qu’il raconte ? » Et oui. La cocaïne n’est vraiment pas chère en Espagne.

Je vous le refais en prose moins allitérative. Ce sera plus facile pour tout le monde.
155 000 habitants harmonieusement étalés sur les 38,6 km² qui forment le territoire de la ville. La plus belle ville de Castille et Léon à 2H30 de Madrid, en toute logique : la visite de Salamanque devrait être inclue dans la visite de Madrid. Patrimoine de l’Humanité depuis 1988.

Comme il est important de se cultiver, je vais vous raconter l’histoire de la ville telle qu’elle s’est réellement passée. Ca vous permettra de frimer devant les copains pendant la pause en fumant votre roulée / étaler votre culture espagnole devant les collègues au moment du café de 9H30 / prouver à votre voisin qu’il ferait mieux de la fermer quand vous tondez lâchement votre jardin le dimanche soir à 22H. Bref, la culture, ca sert à plein de trucs, c’est le couteau Suisse de la pensée. La preuve avec le cas de Tolède : si les Celtes avaient été meilleurs en histoire, ils ne se seraient jamais fait exterminer par les Romains.

Tout commença il y a 4,57 milliards d’années, Jésus n’était pas encore né, Raffarin non plus, et déjà les Celtes montraient au monde (dépeuplé, plein de lave, pas de nuage, la zone quoi) qu’ils en avaient. Ils décidèrent donc de voyager pour réserver les meilleures places. On va avancer un peu dans le temps, disons qu’on s’arrête juste avant l’époque Romaine. A ce moment, la lave a séché, les nuages sont là, stockés en Bretagne, déjà, et nos Celtes ibériques construisent Salamanque. Le nom de ces Celtes est « Vaccéens », ce n’étaient pas les meilleurs puisqu’ils se font dominer par les Romains en -100 puis chasser par les Wisigoths plus tard. Quoiqu’il en soit, Hannibal [de Carthage, le Gengis Khan tunisien, en gros] attaque la ville au 3ème siècle et gagne en 2 sets. Suite à cette victoire importante, la ville commence à prendre de l’importance dans l’Empire. Les Romains reprennent ensuite Salamanque entre deux jeux d’alcool. A ce moment c’est le boom économique chez les Romains, joie : la ville est en plein sur le tracé de la route de l’argent.

Vers la fin de l’époque romaine, la ville va tomber dans les mains des Alains qui campent en Lusitanie. Par chance pour la diversité nominale, notre armée préférée : les Wisigoths, va venir leur expliquer le fonctionnement de la hache et les lois universelles de la tolérance d’un crâne face à l’acier trempé. Nous sommes vers le 4ème siècle. Il faut attendre patiemment le 8ème siècle pour qu’il y ait un nouveau combat : les Maures qui sont dans le coin (on l’a vu avec Tolède, et tout le reste) ne vont pas être très sympas et vont vraiment exterminer toutes les minorités présentes dans la ville suite aux changements de propriétaires successifs. La région est dépeuplée.

Les royaumes espagnols vont en profiter pour tenter de déstabiliser les arabes, en vain. Finalement en 939, ils finissent par buter tout le monde. Tout simplement. Viva España ! S’il n’y avait pas grand monde avant, maintenant on se croirait dans le Sahara, voire pire : dans la Creuse. Peu à peu, avec le déplacement des fronts militaires, la région se repeuple, castillans, portugais, galiciens, esquimaux, mozarabes… Tout roule, c’est le début de la construction de la cathédrale et des écoles.

Au 13ème siècle, la grande majorité des chantiers de grande envergure sont terminés, notamment l’université qui devient rapidement célèbre, c’est la plus vieille université chrétienne d’Espagne encore debout aujourd’hui et le premier établissement d’Europe à obtenir le statut d’université. L’importance de la ville attire les convoitises des nobles et seigneurs locaux.

Au 16ème siècle, tout va bien, les guéguerres des nobles sont terminées. Tout le monde est content alors une mise à jour de la cathédrale est décidée. Les ajouts seront finalisés au siècle suivant ainsi que la célèbre plaza mayor baroque.

A l’époque contemporaine, Jean de Dieu Soult arrive faire tomber Salamanque en mains françaises (1809), perdue 3 ans plus tard. Anecdote croustillante : pour défendre la ville, les Français vont démolir pas mal de bâtiments afin de récupérer de précieuses ressources nécessaires à la défense. Quel talent.

Sous Franco, le Palacio Episcopal devient la résidence et le centre de commandement du Général.

On va s’arrêter là, c’est succin, mais l’essentiel doit être là. Placer « Jean de Dieu Soult » dans une phrase à votre voisin devrait vous faire briller dans votre quartier. N’hésitez donc pas.

Pour cette visite, j'étais toujours accompagné, et nous y sommes allés le jour de la fête de la Vierge de la Vega. Le 8 septembre, cette fête marque le début des Férias de la ville. La Vierge est la patrone de la ville, elle est supposée avoir aidé à défendre Salamanque contre les attaques en 1706.

Place aux photos.

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Entre madrid et Salamanque, il y a des espèces de collines qui prennent parfois des allures de montagnes, c'est très beau, très vert.

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Après ca redevient plus proche des clichés de l'Espagne qu'on a en tête.

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Dans le fond, la cathédrale aux deux styles.

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Toutes les 2 minutes, un coup de feu, l'envolée de milliers d'oiseaux.

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"On a qu'a construire des pics" ."ok".

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Faites la fête.

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La plaza Mayor, jour de fête oblige : scène. Un disque de George Michael tournait, avant de rester sur la même note dû à une rayure. Il a fallut environ 30minutes pour qu'un technicien coupe la sono. La place entière a applaudi suite à cet acte faisant suite à une réflexion poussée.

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La plaza mayor de Madrid (17ème) (XXL)

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La plaza mayor de Salamanque. (XXL) (18ème) "Bon les gars, j'ai une idée, on va pas se faire chier..."

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La silhouette de taureau n'est pas l'emblème de l'Andalousie contrairement à ce que certains pensent. On en trouve un peu partout dans la campagne espagnole, certains sont énormes (6-7mètres de haut) et placé proche des routes. Je chercherai d'où ça vient par curiosité, ça pourra faire un billet sur ce blog.

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Au fond : l'université.

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La résidence universitaire... si, si.

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Casa de las conchas (1517).

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Le délire total. La fac' de traduction est voisine avec la cathédrale...


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Une des nombreuses églises...

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Un jour suffit pour visiter. C'est un must-see.

Dans un prochain billet : mon université. Et oui, je reprends demain. Ça va me faire drôle après 5 mois de vacances... Je sais, c'est honteux.

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