lundi 1 septembre 2008

Jour 1 & 2 : La Guardia et départ pour Baiona

Quand on prend le bus pour changer de région, c'est très simple car la compagnie qui gère ça, l'Alsa, demande aux chauffeurs d'annoncer le prochain arrêt. On sait donc dans quelle ville on est et à quelle endroit de la ville on va arriver.
Dans le cas des voyage à l'intérieur d'une Autonomie, on prend des cars qui passent très fréquemment et qui relient les petits villages entre eux. Les personnes qui le prennent sont uniquement des habitués, des locaux. Et moi.
Pourquoi je suis le seul étranger ? C'est facile : parce que le chauffeur annonce rien, c'est difficile de savoir où on est, quelle ville on traverse, combien d'arrêts dans la ville, etc. Bien sûr, le plan de la "ligne" n'est pas affiché.

Tout ça pour dire que mon arrivée à La Guardia a été un peu scabreuse. Je me suis endormi dans le car, et quand je me suis réveillé, j'avais aucune idée de la ville qu'on traversait. Régulièrement je demandais où on était aux personnes agées qui sont visiblement des professionnelles du bus.

J'arrive donc au centre de La Guardia, une petite ville de 10 000 habitants tout de même mais le centre est absolument minuscule. J'aurais tablé sur 3000 habitants si j'avais pas vérifié sur Internet. C'est la ville la plus au sud-ouest de la Galice, limitrophe avec le Portugal. Le coin est ultra ancien, il y a des traces de civilisation remontant à 10 000 avant Monsieur Christ. Entre -2000 et -1000, on trouve des preuves de passages des cultures méditerranéennes, les Grecs et les Phéniciens, que ça devait surement faire marrer de venir débarquer chez des inconnues.
La période la plus marquante reste le premier millénaire après J.Christ où les habitants vont se lancer dans la construction de petits camps fortifiés, petites maisons en pierre, iPods primitifs et autres outils de bronze évolués. Avec les Romains bien décidés à absorber tous les peuples de l'Univers (incluant les Belges), la culture locale s'est vaporisée rapidement. Le reste de l'histoire n'est que broutilles : guerres de mecs pour impressionner les différentes Reines Portugaises, et autres épidémies massives sans importance...

De nos jours, la ville fonctionne moyennement et n'arrive pas à attirer le tourisme autant qu'elle le voudrait. Je sais pourquoi et je me permets de donner un conseil à la ville, publiquement, sur ce blog : pensez à ouvrir vos office de tourismes pendant la journée.

Et oui, là encore, je l'ai trouvé, et c'était fermé, mais il était que 16H30. J'ai pas vraiment de chance avec les offices. De quoi devenir fou.

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L'office

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Le fou.

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La ville.

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La ville aussi.


C'est à ce moment précis que j'ai décidé d'arrêter les offices et de voyager comme je le sentais. En l'occurrence, la ville est construite dans une petite vallée. Je suis donc parti vers les hauteurs pour commencer à cartographier et à piéger le terrain pour manger le soir, ou simplement pour admirer le paysage.

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Un petit chemin croisant la route régulièrement. A l'ombre, pas un chat.

A force de marcher sur une côte, on finit par monter. Je pouvais donc commencer à deviner ce qui m'attendait.

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En arrivant à un premier pallier, en plus d'avoir une vue incroyable et un temps magnifique, j'ai découvert des ruines celtiques. Les fameuses petites fortifications/maisons en pierre.

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Un petit panorama vers l'Atlantique (en grand ici).

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Un panorama vers l'Est (en grand ici)

Le chemin continuait à grimper. En arrivant tout en haut, on avait une vue ultime sur le côté Est, une espèce de baie magnifique avec les villages aux alentours.

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J'ai donc attendu un bon moment que le soleil veuille bien se coucher pour que ce soit (plus) joli. Ce qui est marrant, c'est que les touristes affluaient régulièrement l'après-midi. Vers 17H, j'étais presque seul. Soudainement à 20H tout le monde revient.

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Tout le monde côté Ouest.

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...Au même moment côté Est.

Il faut le savoir, tous ces gens qui sont arrivés en même temps sont resté 15-20 minutes et sont repartis avant que le soleil soit vraiment rasant... Dommage, quand on est sur place autant attendre quelques 20 minutes supplémentaires pour voir la fin. C'est comme sortir du cinéma avant la fin du 6ème Sens... ça n'a pas de sens justement... Donc en attendant que tout le monde se barre, je me suis tapé douze Valenciennes. Elles étaient très bonnes.

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C'est un peu comme des madeleines mais en mieux.


Ensuite, j'ai pu tenter de photographier le soleil en ayant pris soin de changer d'endroit au préalable pour éviter d'avoir Sergio et Marcela entre moi et le soleil.

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21H. J'ai dû aussi partir avant la fin du spectacle, il faisait pas chaud et bientôt nuit, et j'avais pas encore de piaule en fait.

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L'humidité commençait à monter par endroits. Très rapide. Très jolie.

Comme on était un peu haut et sur la côte, je suis redescendu au niveau des ruines celtiques. Pas d'étendues d'eau douce proches (moustiques) ; orienté Nord-Est, aux premières loges pour le soleil du matin histoire de sécher le duvet de la rosé et de prendre des photos potentiellement sympa. L'avantage des petits murets de pierre hauts d'environ 60cm, voire plus pour certains, est qu'ils brisent le vent et peuvent séparer le clochard des grizzlis ou des écureuils rodants dans le coin.

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Dormir dehors, c'est ça... Pouvoir faire plusieurs choses en même temps sans rien rater. Ah oui, c'est gratuit. A une saison pareille, dans une région pareille, je vois mal ce qui pourrait me pousser à chercher une auberge de jeunesse.

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Bah voilà ! On est pas bien ??!! On se brosse les dents et au lit.

Je vous passe les détails sur la nuit de rêve. Les chauves-souris de sortie pour me débarrasser des quelques moustiques qu'il y avait quand même, le petits bruits de criquets ou de je-ne-sais-quoi bien apaisants, un ciel parfait avec la voie lactée plus visible que jamais, l'air frais et non pollué. Le calme absolu, la beauté la plus simple. Le bonheur en fait.

Réveil tranquille à 8H00. Le temps de plier mon duvet et de manger un morceau devant le paysage très curieux à cette heure et je redescendais en ville.

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La vue de mon Vélux.

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Une des meilleures journées de voyage de ma vie. Passer d'une ville absolument immonde à un coin absolument magnifique en l'espace d'une heure de bus, ça redonne du punch. Je ne vous dis que ça!

Prochain "billet", comme on dit : petite visite de la vieille ville, le port, et départ pour Baiona.

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