Sur la route de Lugo. Mon meilleur trajet en bus, absolument magnifique. Montagneux, pluvieux, vert et nucléaire.
Session photos de bus.
...
No smoking.
Et là je me suis dit :
Blaster une ville en avril, volatils fossiles de civil en exil
Existe-t-il une alternative non explosive et inoffensive ?
Actionnaire du nucléaire, pierre angulaire du nécessaire,
Préfère le solaire, de bien meilleures affaires à faire.
Ou quelque chose du genre.
Il y a une ville entière collée à la centrale, c'est vraiment inquiétant. Je n'avais jamais approché de centrale de ce type avant et ce n'est pas rassurant.
A ce moment là par contre je me suis dit :
Nuages grisonnants approchants, c'est cuit pour cette nuit,
La tente est tentante en temps de tourmente, trop bête de faire trempette,
Les cieux soucieux sont ceux des dieux silencieux. Dors au sec, mec.
Puis soudain on est arrivé à Lugo. Pouf.
Village de 93 000 habitants, célèbre pour sa muraille romaine datant du 3ème siècle, la seule du monde à avoir été conservée intacte avec celle de Chine (d'origine romaine aussi, comme vous le savez). Elle appartient au patrimoine de l'humanité depuis l'an 2000.
La ville en elle-même n'a pas connu de guerres trop violentes comme le prouve la qualité des murailles, donc peu à dire sur le côté sanglant (donc marrant) de l'histoire de la ville. En revanche, la ville a eu la cote lors du début des pèlerinages vers Santiago. A part ça, le calme plat, la ville progresse tranquillement, puis à l'époque moderne, elle devient capitale de la province qui porte son nom.
I. Lugo depuis la terre.
Les murailles.(j'ai un problème avec le ciel, je sais, mais pas pourquoi)
La cathédrale de la ville. La grue n'existe pas, la grue n'existe pas, la grue...
Un centre ancien qui ne manque pas de charme.
L'église (en grand ici)
A cette hauteur, c'est à dire au sol, la ville est pas mal, mais lorsque qu'on monte sur les murailles, c'est marrant, c'est tout de suite moins agréable.
II. Lugo depuis les murailles
"Bon sang mais c'est bien sûr ! La fenêtre rentre dans le toit !!"
Quelques dizaines d'années plus tard et Shazam !Disssparitioon !
Des allures de villes fantôme...
Toi aussi mets des morceaux d'art dans ton jardin avec "Je jardine magazine".
Joli. Juste joli.
Là j'ai senti que j'avais fait le tour de la vieille ville (vu les toits). De nombreux projets de rénovation étaient annoncés un peu partout, ce ne serait pas du luxe en effet.
Maintenant que j'avais suffisamment visité la Galice, je me suis dit que ce serait bon de repartir pour Madrid. Une fois à la gare, je demande un billet pour la capitale et on m'annonce que le prochain car avec des places disponibles part à minuit et demi, misère ! Pas le choix. En fait il a commencé à pleuvoir et à tonner dans l'heure suivante, je suis donc resté à attendre environ 6 heures dans la gare.
Curieusement, il y avait beaucoup de personnes âgées, et après un moment de glande intensive sur un banc de la gare, un ancien s'assoie a côté de moi et me demande quelque chose d'incompréhensible. Je lui demande de répéter. Encore. Encore. Mais je ne comprends toujours pas, et là, la vieille dame à ma droite me "traduit" ce qu'il a dit et entame une discussion. Elle me dit que Lugo devient dangereux à cause des gens de l'est, un classique, je lui dis que tout a l'air extrêmement tranquille en Galice et que la télévision est l'instrument du diable. Je lui raconte ensuite mon voyage lorsqu'elle me demande ce que je fais dans la région. Elle ne comprend pourquoi je fais ça ni pourquoi je n'ai pas peur. C'était assez intéressant de voir sa réaction., surtout le "pourquoi". En tout cas, la question intéressante à développer est "Comment peut-on survivre à une nuit dehors" ? Des années de self-defense sont nécessaires et une volonté de fer face au Mal de la Nuit.
L'idée, c'est qu'en dormant dans un parc, seul, le mec bizarre donc potentiellement dangereux, c'est moi.
Personnellement, je ne me pose pas de questions. J'essaie juste d'être dans un coin discret mais pas celui utilisé par les amateurs de parties de jambes en l'air en parc. C'est pas plus compliqué. On peut rencontrer des gens dangereux la nuit dans un parc. C'est juste possible, ce n’est pas pour autant que ça se passerait mal.
De la même façon que j'ai plus de chances de me retrouver avec une machette plantée entre les omoplates dans un rue à bars vers 3H du matin qu'en dormant dans un parc. En fait, c'est un peu comme prendre l'avion Lille/Marseille, tout le monde sait que c'est infiniment plus sûr que de faire le même trajet en voiture en croisant les doigts, mais tout le monde appréhende quand même.
En tout cas, mon interlocuteur avait l'air jaloux quand même et s'est donc décidé à me raconter une partie de sa vie à Londres qui devait probablement être sa plus belle expérience en terme de voyage. Je n'ai pas tout compris, encore moins les noms de villes anglaises prononcés à l'espagnol, mais c'était intéressant. Au final, la grand-mère est partie en me disant un adieu espagnol "Hasta siempre, guapo" en me donnant quelques bonnes claques un peu trop puissantes à mon avis, bon souvenir.
Après quelques voyages en car, attente en gare, etc., je constate que c'est très facile de discuter avec les personnes âgées ici, elles ont plein de choses à raconter et parle dix fois plus doucement que n'importe quelle autre personne. Je crois que j'ai rarement vu un inconnu m'adresser la parole en France, ici c'est plutôt normal visiblement. A moins que ce ne soit le sac de rando... Allez savoir...
Vers 23H, des pèlerins sont arrivés, 6 ou 7, mon âge, équipés de Tongues, idéal par temps de pluie. Je leur ai donné ma super carte orientée nord-nord-ouest pour passer le flambeau. J'ai rejoins Madrid 8H plus tard, au petit matin. En rentrant chez moi avec mes deux sacs, je croisais les fêtards qui rentraient chez eux avec leurs 2 grammes. C'est sûr, je suis de retour à la capitale.
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