En route pour le centre. Pour savoir si on est sur la bonne route il suffit de faire attention à la fréquence d'apparition des édifices religieux. Ou suivre les panneaux "Chemin de Compostelle" qui mènent à la Cathédrale. De là d'où je suis arrivé, il n'y avait pas le balisage pour pèlerins donc je me suis tracé une route balisée à grand coups de clochers.
Un bel arrangement électrique.
Un concert devant une grande église en train de se mettre en place.
Promenade aléatoire. Mais il y a un clocher dans le fond.
A suivre les clochers toujours plus hauts, on finit par arriver fatalement devant la Cathédrale. Il était 21H30 je pense, la place accueillait encore des dizaines de pèlerins. Ambiance sympa ; pour la première fois je me sentais normal avec mes sacs à dos. Le bâtiment sur la photo n'est pas la cathédrale bien sûr !
La cathédrale est sur ma gauche au moment de la photo. C'est simplement pour garder le meilleur pour la fin. J'étais la seule personne en train de photographier ce bâtiment.
Je suis reparti vers une autre direction après quelques minutes de pause pour trouver un plan de la ville. En cherchant je suis passé devant l'office de tourisme pour rire. Bien sûr à 21H40 je ne m'attendais pas à un miracle.
Ci-dessus, l'horarie.
Déception cependant : pas de plan affiché. En continuant à tourner au hasard, j'en ai trouvé un moyen qui m'indiquait du "vert" un peu partout dans la ville.
Je finis par trouver un parc ! Joie. On fatigue vite à marcher autant, j'ai hâte de m'étendre. Je pense déjà que ça va être assez compliqué de se trouver un coin tranquille. Avec la quantité de pèlerins qu'il y a, le parc va ressembler à un hôtel.
Au milieu du parc, une église, autour : des arbres, c'est assez grand et plutôt joli. Comme je n'ai pas le courage de visiter les autres parcs pour voir s'il n'y en a pas de mieux, je décide de rester là 30-40 minutes pour chercher le meilleur coin pour dormir un peu caché, et aussi pour "analyser" la fréquentation du parc. A cette heure là (22H30-23H30), ce sont surtout des gens qui promènent leur chiens, pas de punks, pas de dealers a priori, ça m'a l'air tout à fait honnête. Alors que je décide de m'installer sous un arbre, je me dis que je suis trop facilement repérable ou "marchable dessus". Je décide donc de sauter le petit muret de l'église pour m'installer dans son jardin. Juste de l'herbe mais bien entretenue, dense, un peu longue, le meilleur matelas possible en "ville". Je me mets donc proche de l'église de pierre qui a pris le soleil toute la journée (avant que le temps se gâte) et du petit muret qui a fait pareil. Pas trop près tout de même, histoire de ne pas être dans un coin qui pourrait être utilisé comme urinoir...En tout cas, pas un seul dormeur à la belle étoile au moment où je me couche.
La nuit est encore super agréable, c'est le bonheur intégrale de dormir à la belle étoile, le vent se rafraichit et tourne un peu, ce qui n'est pas forcement très bon signe si l'on considère les nuages du moment. J'ai encore eu de la musique, le concert que j'avais vu se mettre en place battait son plein à minuit. A plusieurs reprises dans la nuit, des voitures (police?) vont passer dans le parc tranquillement. De mon côté du muret, je ne voyais que les ombres s'étaler à l'extrême sur le mur de mon église. De même pour les passants. Assez cool je dois avouer.
7h, je me fais réveiller par une goutte d'eau qui me tombe sur l'œil. J'ouvre les yeux pour contrôler ça.
C'est pas terrible tout ça. En tout cas les 3 gouttes d'eau tombées ne m'ont pas fait plier bagage. Je me rendors 10minutes... Là c'est un coup de tonnerre qui me réveille et une dizaine de gouttes, là par contre, je plis bagage.
Un photo-seconde de mon campement. On retourne son duvet côté noir quand on dort dehors dans un parc, on devient ninja, on devient la nuit, on devient Saint-Jacques.
Ma piaule.
Là c'est tout ce que j'ai pu photographier avant que la pluie devienne sérieuse, je saute donc le muret visible à gauche, mets mes sacs à dos, prends mon duvet sous le bras et mon tapis encore gonflé sur la tête et je cours vers les arbres du parc m'abriter.
J'arrive donc comme une furie à l'abri et me fais charger par 2 chiens (un dalmatien et un genre cocker) qui arrivent en aboyant. Forcement avec la surface que je représente avec mon tapis dans le vent et mes sacs, ils ont pas dû aimer. Bref, ils ont surtout eu peur et restent alors à m'aboyer dessus. Ils se font rappeler fissa par leurs maitres : deux SDF sont là. On plie toutes nos affaires en même temps. C'est la première fois qu'un SDF me salue et s'excuse pour ses chiens.
J'ai décidément changé de classe sociale en dormant dehors. Voilà l'autre avantage : on peut sympathiser avec d'autres types de personnes, d'habitude relativement hostiles.
Donc après 40minutes de pluie et de tonnerre, tout s'est calmé, sans se dégager, et j'en ai profité pour me laver. L'odeur de vieille sueur et les cheveux sales commençait à me déranger moi-même!
Le temps est toujours sale par contre.
Parenthèse technique pour le vagabondage.
On m'a demandé de dire ce que j'emporte avec moi quand je fais ça. Trois fois rien : 2-3 bouteilles d'eau en fonction du temps, 3 pantalons, 3 t-shirts, un bon sweat-shirt pour la nuit (y compris en bus), une écharpe, quelques sous-vêtements. Appareil photo, boussole, lampe à dynamo, un carnet, un stylo, deux baguettes japonaises. Nécessaire de toilette+lessive à main au cas où le séjour s'allonge. Une paire de semelle neuve au cas où les pieds sont hors-service. Un duvet d'été (35€) et un tapis de sol gonflable légèrement (11€) sont bien sûr la base sinon on meurt dès la première nuit, un peu nul comme départ de voyage, vous êtes d'accord. Le tapis de sol est indispensable pour s'isoler un peu du sol et de la rosée. Et tant qu'à faire, si on peut épargner son dos, c'est pas plus mal, parce qu'il y a le sac à se trimbaler !
L'écharpe n'est pas pour faire jolie: la nuit ça peut cailler, et un duvet ça cache moyennement la gorge, si vraiment ça caille, trop il faut un bonnet, on se refroidit par la tête principalement ! Un Opinel ou un couteau de boucher peut être pratique pour ouvrir certains emballages.
Les bouteilles d'eau : Après avoir fini et jeté ma première bouteille d'eau, j'ai réalisé que c'était pas forcement très futé alors que je passais à coté d'une fontaine. Il faut garder une bouteille d'eau vide et la remplir avec de l'eau municipale (fontaine, robinets publiques...) pour se laver un minimum.
Le téléphone portable éventuellement si vous en avez un. Mais ça risque de vous gâcher un des côtés marrants/excitants du voyage.
Fin de la parenthèse.
On reprend la route sacrée. Merci au Christianisme d'avoir construit des églises dans des parcs avec des jardins de qualité.
Je retourne au centre, voir ce que j'ai vu de nuit la vieille, et découvrir le reste...
Je sais pas ce que c'est, mais c'est massif.
La voilà. La Cathédrale. (en grand ici) Au gauche, le bâtiment est un hôtel...de luxe.
Les pèlerins qui se grillent une clope en arrivant à la fin du chemin.
La position la plus classique ici. Allongé en admiration devant la cathédrale après quelques kilomètres dans les pattes.
Pèlerin vs. Saint-Jacques.
Voilà le pèlerin classique avec une partie de la tenue (le bourdon notamment avec une micro calebasse).
La ville est pleine d'église, tout exposer en photo ne rendrait pas grand chose. C'est tout simplement une ville magnifique et très calme malgré la quantité de personnes. C'est à voir lors d'un voyage en Espagne/Galice.
Je suis ensuite parti pour Coruña. Description dans quelques jours (vacances à Salamanque / Tolède en attendant).
Au plaisir.
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