lundi 29 septembre 2014

Seoraksan et Sokcho

Suite à 1 semaine à Séoul, mon pote allemand et moi sommes partis pour Sokcho.

Sokcho est une ville côtière située au Nord-Est, juste à côté de la fontière. Elle est principalement connue pour être le point d’accès à Seoraksan, un des plus grands parcs nationaux de Corée, mais elle permet aussi d’apprécier différents types de plats, notamment à base de poisson.

La ville n’est pas très jolie, je ne vais pas tourner autour du pot. Ce n’est pas l’intérêt de la région, même la plage est assez banale. Ce qui est sympa, c’est les montagnes aux alentours. Les gens ont l’air vraiment sympa là-bas par contre, on y reviendra dans le billet sur la bouffe !

Nous avions prévu d’arriver le dimanche à Sokcho pour avoir lundi/mardi dans les montagnes tout seul, pendant que les Coréens sont au travail. Le week-end, le parc est connu pour être bondé. En effet il faut savoir que les Coréens de 40 ans et plus sont des gros mordus de randonnées. Equipés de la tête aux pieds de matos de dernière génération, ils vont grimper les sommets qu’ils trouvent. C’est vraiment un truc de tarés, ils adorent ça. Ça n’a rien à voir avec de la rando pour s’isoler et observer les paysages. Pour eux c’est vraiment un sport.

Du coup, on allait avoir le lundi et le mardi pour randonner tranquille. Ce que je ne savais pas en organisant ça, c’est les dates que j’avais calées tombaient pendant Chuseok. Chuseok, c’est la fête nationale la plus importante du pays. Il s’agit de la fête des moissons, les familles se réunissent pour remercier leurs ancêtres pour la récolte de l’année. Il peut y avoir des événements dans la rue, mais c’est normalement familiale, une bonne bouffe, des offrandes, et un passage au cimetière ou au temple pour les ancêtres. Du coup, le pays donne quatre jours fériés!

Inutile de dire que 4 jours fériés enchainés, c’est la folie en Corée. Normalement, ils n’ont que 2 semaines de vacances à l’année et ils préfèrent les poser en mode « un jour par-ci, un jour par-là », sinon c’est mal vu…Bref 4 jours fériés enchainés ! Le rêve pour les Coréens. L’enfer pour nous qui avions fait en sorte d’être tout seul.

Le dimanche soir à l’auberge de jeunesse, je parle à la gérante qui me fait comprendre que le Seoraskan, le parc national, va être impraticable rapidement dans la journée, alors que les habitants de Séoul arrivent par vagues et voitures à Sokcho avec leur matos du futur.
On est donc allé au parc à 6H du mat’ le lendemain, lundi, pour être peinard, au moins pendant quelques heures.

Le parc en lui-même est superbe, il y a des temples, des ermitages, des formations rocheuses atypiques, en somme, l’environnement est magnifique dans son ensemble.

Au niveau des randonnées mêmes, c’est assez bizarre, les chemins sont bordés par des barrières pour empêcher les gens de sortir du chemin et de tout défoncer. On comprend pourquoi quand on voit les hordes de randonneurs. On a l’impression d’être à Disney Land où au bout de la file de personne, on peut découvrir une cascade plutôt que de monter dans un manège. C’est d’autant plus frappant car  l’entrée du parc est payante. Pire encore, beaucoup de visiteurs laissent leurs déchets sur le chemin. On a donc ramassé pas mal de bouteilles et de sachets en tout genre pendant nos randonnées. Sympa.

Une impression au final assez mitigée, forcement. Je recommande d’y aller en dehors des vacances nationales et en octobre pour les couleurs ! Septembre ne fait pas encore rougir la forêt.


L'entrée du parc, sous le regard de Bouddha.


Les salles de prière des temples sont chargées à mort. Avec le soleil du matin, les couleurs sont éclatantes.
Le pragmatisme coréen. Si tu veux monter au sommet d'une montagne, tu prends les escaliers sans fin.
Des arbres, des arbres partout, sauf par endroits où il y a un relai 3G.

lundi 22 septembre 2014

Être étranger, où comment aider les Coréens à briser leurs codes

La culture coréenne a beaucoup de code sur le respect d’autrui. La distance entre 2 inconnus est plus grande en Corée qu’en France, on ne se touche pas, la façon de parler du plus jeune change pour marquer un signe de respect envers le plus âgé des 2 interlocuteurs. Si t’as la chance d’être plus vieux que ton interlocuteur tu peux faire un peu ce que tu veux par contre. Sympa. Par exemple, à table, le plus vieux est servi en premier, son verre ne doit jamais être vide (valable pour les autres convives, mais c’est primordial pour le plus vieux).

La Corée est un pays qui n’aime pas forcement les étrangers. L’intégration est difficile. Pour les touristes, ils sont nettement plus cool, mais ce n’est pas forcément facile partout. Sachant cela, je m’attendais à ne pas avoir de contact particulier avec les gens dans la rue. Pourtant c’est plutôt l’inverse que j’ai constaté.

La première semaine de mon voyage, à Séoul, j’attendais une amie à l’extérieur d’une station de métro. Elle était en retard, je tournais en rond, l’appareil photo en main. Soudainement, on me tape sur l’épaule. Je me retourne, je vois un homme d’une 40aine d’années qui me demande « Where do you come from » avec un accent bien coréen. « France » que je lui réponds. « Pransseu ? » (la façon coréenne de dire France, le F n’existant pas). « Yes ».  « Good. ».
Je le regarde. Il me regarde. Je le regarde toujours et je ne sais pas quoi dire. Lui non plus. Le temps est visiblement arrêté. Enfin il s’en va. Le mec était clairement un peu perturbé dans sa tête mais c’était marrant de se faire taper sur l’épaule.

Deux minutes après, chrono, un coréen d’une trentaine d’années m’approche et me demande d’où je viens. « Ah je parle français ! ». Un coréen qui m’aborde, et qui parle un peu français, original ! « Je peux vous demander un service ? » qu’il me dit. J’accepte, on verra bien. « Alors voilà, j’ai écrit une phrase sur mon cahier, pourriez-vous la corriger ? ». Véridique. Je suis dans une des plus grandes villes de la planète, je rencontre un gars qui me demande de corriger une phrase dans son cahier.
Alors qu’il ouvre son sac à dos pour sortir son fameux cahier, un autre mec s’arrête, me regarde et me sort « t’es Français ? », « oui », là il me tend la main en me disant bienvenue et me donne son nom. Je le suis sert la pogne, lui donne mon prénom, et il s’en va.

A ce moment précis, je ne sais pas ce qu’il se passe avec les francophiles/francophones, mais pas le temps de réfléchir, j’ai déjà le cahier de l’autre mec sous les yeux.
Au final, je n’ai pas réussi à trouver l’amie que j’attendais, et je propose de prendre un café à l’homme au cahier.
Pendant les 2 heures de discussion qui suivent, il va me parler de ses motivations pour venir en France. Il se trouve qu’il va venir à Lyon, 3 jours après mon retour… Dans l’école où j’ai étudié le coréen… Le monde est minuscule. Là où ça reste marrant, c’est que même si je ne le connais pas, il n’hésite pas à me parler de problèmes personnels.

La même chose m’est arrivée dans un pub, ou j’ai parlé à un gars qui a commencé très rapidement à me parler de ses problèmes, et qui voulait aussi me faire visiter la ville le lendemain.

Dans le même genre, je marchais avec mon pote allemand dans un village, et là un gars arrive à ma gauche en me collant, me tend sa main sous le nez en me disant « Hi ! Where from ? ». Particulièrement curieux d’avoir une main inconnue sous le nez sans avoir vu le bonhomme arriver !

Un chauffeur de car m’a aussi tapé dans le dos quand on est arrivés à notre destination en me disant quelque chose en Coréen. Le gars avait l’air super cool, mais je ne sais pas pourquoi il a fait ça, surement pour nous souhaiter la bienvenue dans cette nouvelle ville. C’est évident qu’il n’aurait jamais fait ça avec un Coréen.

Tout ça est donc vraiment surprenant mais ce comportement vient toujours d’une bonne intention ! Au final, je me demande s’ils ne souffrent pas un peu de leur culture extrêmement respectueuse et qu’ils aiment bien voir des étrangers pour relâcher un peu la pression !

Je ne sais pas s’il y a des enfants qui ne savent pas lire sur ce blog, donc je rajoute une photo de Séoul vue d’une petite colline.  La ville qui s’étend sur toute la photo, et loiiiin là-bas dans le fond, c’est Séoul. A regarder en grand format pour flipper.

Prochain article sur Sokcho, avec plus de photos pour les feignasses.

vendredi 19 septembre 2014

Séoul



Arrivé à Séoul, ce qui frappe, c’est le plan des lignes de métro. Il y beaucoup de lignes et beaucoup d’arrêts. Séoul est gigantesque. 15 millions d’habitants, 24 millions si on associe les villes alentours qui seront absorbées dans les prochaines années.
La ville a une croissance délirante, certains locaux ont du mal à reconnaitre certains quartiers qu’ils ne fréquentent pas trop. On détruit facilement des vieux bâtiments pour faire place à du neuf, comme des magasins/cafés/resto, ou des barres d’immeubles, en fonction. Le dynamisme de l’urbanisme se ressent instantanément.

Vu la taille, tout type d’ambiance est trouvable. Les gens aisés sortent à Gangnam, le quartier superficiel où 80% des filles sont passées sur le billard pour se faire un nez, un menton, ou des pommettes en plastiques. En Corée, c’est normal. Ça fait partie de la vie de tout le monde, il est même fréquent qu’on offre un débridage des yeux à sa fille lorsqu’elle atteint la majorité. Du coup j’ai vu quelques sosies féminins de Michael Jackson. Flippant.

Les jeunes plus « cool » sortent à Hong Dae, le quartier d’une grande université de la capitale. Le quartier ne dort jamais, beaucoup de jeunes assez éméchés, grosse « street culture » tous les soirs : break dancers, musiciens indie, artistes en tout genre, magasins de vêtements alternatifs, c’est un des quartiers alternatifs et sympa de Séoul avec une vraie touche.

Les expatriés sortent à Itewon, le quartier de prédilection des militaires ricains basés en Corée, le quartier des touristes occidentaux et des expat’. Les bastons sont plus fréquentes, l’ambiance est superficielle, les prix plus élevés.

Bref, chaque quartier a son style. Je ne pense pas en avoir vu la moitié.
Des quartiers plein de charme qui font "village".

Une rue de nuit. Pas besoin de trépied pour prendre de photo tellement c'est lumineux.

Image de synthèse ? Non, juste la banlieue de Séoul. A la fois relax, vert, mais plein de barres d'immeubles (propres).

Le quartier Hong-Dae, un des quartiers qui ne dort pas.


Dormir en Corée, le spa
Pendant ma semaine à Séoul, j’ai été hébergé très gentiment par un ami coréen. Ça ne fait pas souvent, c’est d’autant plus gentil !
Là où la Corée devient amusante, c’est quand ton pote ne peut soudainement pas t’héberger pour raisons personnelles et que la nuit est déjà bien avancée quand tu dois te trouver un lieu où dormir. Dans ce cas, tu ne réfléchis pas, tu vas au spa. Ca tombe sous le sens, tu vois ?

Je t’entends déjà penser « Ah le bourge il va au spa, il se la pète, ‘azzy !! ». Tutututut. En Corée,  24H au spa coûtent moins chères qu’une nuit en auberge de jeunesse. Ça coute environ 7 euros. J’y suis arrivé à 2H du mat’ sous une pluie torrentielle. Il s’agissait d’un spa très peu connu, dans un quartier vraiment pas touristique. Du coup tout était en coréen et la moyenne d’âge était aux alentours de 60 ans. Ambiance ! On m’a donné un pyjama orange à l’entrée, à moi de voir comment fonctionne le reste.
Je me suis assis longuement sur un banc au milieu de la salle à côté des bains pour regarder ce que faisaient les gens. Le staff devait se demander ce que je foutais. Soit j’étais là pour tirer des smartphones, soit c’est que je ne comprenais rien à ce que je voyais. Ils ont rapidement vu que je n’étais pas là pour les smartphones.
Après 30 minutes d’observation, je suis allé me prendre un bain super chaud que j’ai partagé avec un très vieux coréen. Après on peut aller s’allonger sur des petits tapis de sol avec des petits oreillers carrés. Ça parait sympa et exotique, mais en fait ce n’est pas super agréable. Pour 7€, ça le fait par contre.
Je me réveille en vrac après 4h maigres heures de sommeil découpées par le ronflement des autres clients. Il y a une quantité impressionnante de gens qui dorment dans les spa. C’est très surprenant. A 4H du mat’, t’es pas le seul à te laver.

J’ai donc refait une deuxième nuit dans un autre spa deux jours après avec 2 amis. Un spa beaucoup plus agréable puisqu’il y avait une cour extérieure avec un barbecue à disposition. On peut acheter des légumes à faire griller à la réception. Le tout avec une boisson à base de riz, ça cartonne. Bien sûr c’est entre 2 séances de sauna humide. On finit à la cool dans un sauna sec suivi d’une salle glacé pour se faire un chaud froid. On ressort détendu !
Les auberges de jeunesse ont du souci à se faire si le coup du spa devient célèbre !
Un suée après un sauna humide en terre cuite.


Vivre en Corée, le prix des choses
Un des buts principaux de mon voyage était de mieux connaître la culture culinaire locale. La cuisine coréenne, c’est quelque chose d’assez incroyable à condition d’aimer le piment. Ils font fermenter des piments rouges dans des grosses jarres en terre cuite avec du riz, et des germes de blé et de soja. Ça donne une pâte très goûtée et forte qu’ils utilisent dans… presque tout. On peut aussi voir des gens dans les campagnes faire sécher leurs piments sur des plaques de tôle exposé au soleil. Le piment a une place centrale dans la gastronomie coréenne.
Un repas normal en Corée c’est souvent un plat ou 2 principaux avec une horde d’accompagnement. Ces accompagnements viennent d’office, ça fait partie du repas, c’est souvent les mêmes dans de nombreux restaurants d’une même gamme, et d’une même région. Le plat central est souvent une soupe ou de la viande. Les soupes coréennes, ou ragoûts plus précisément sont incroyables. Il y en a pour tous les goûts, végétarien ou non, chaud ou avec des glaçons, à base de pâte de soja ou de piment, avec des nouilles de blé ou de sarrasin, fruits de mer ou non, bref, impossible de ne pas trouver son bonheur.

Tout ça, Marise, pour la modique somme de… 4€, oui Marise, 4€ ! Du coup après un repas équilibré, on a envie de se boire un café, ou une limonade maison, un thé, enfin un truc, et là ça coûte 5-6€. Et là on ne comprend plus vraiment. Le spa à 7€, le festin à 4€ et la limonade à 6€, c’est très perturbant.
Pas de menus étudiants, ni en restaurants, ni pour les transports, les prix sont vraiment très lissés, c’est assez pratique d’un côté.

 Dans les prochains billets:
  • La relation des coréens avec les touristes.
  • Sokcho, ville montagneuse pendant Chuseok (c'est quoi ? T'auras qu'à lire.)
  • La gastronomie.
  • Gyeongju
  • Busan

jeudi 18 septembre 2014

Corée

Le blog sort de sa torpeur. Je reviens de Corée !


La Corée est un pays qui commence à rayonner culturellement et économiquement. Le pays commence à sortir de l’ombre culturelle du Japon, et Séoul peut éventuellement sortir l’ombre économique de Beijing. Pas facile de faire face aux 2 voisins de palier et pourtant… Il y en a des choses à découvrir dans ce pays !

En deux semaines, le programme de la visite a été découpé comme suit :
  • 1 semaine à Séoul.
  • 2 nuits à Sokcho, une petite ville côtière proche d’un grand parc national.
  • 2 nuits à Gyeongju, la ville de la dynastie Silla, pleine de sites et villages anciens.
  • 3 nuits à Busan, la deuxième ville du pays.
J’ai retrouvé des amis coréens la première semaine, et pour la deuxième semaine, un ami allemand m’a rejoint et nous avons découvert le pays par nous-mêmes avant de retrouver des amies autochtones à Busan.
J'ai donc eu des infos coréano-coréennes de première mains, et aussi une phase "bon, on est 2 occidentaux tout seuls, on parle pas Coréen, on va voir....". 




Rapidement avant de passer à Séoul plus précisemment, voilà ce que j'ai cru comprendre de la Corée:
  • C'est génial et très dépaysant !
  • Les villes majeures du pays sont hi-tech. Tout est activable par smartphone, comme les voitures de location. Le smartphone est l'extension naturelle du bras de l'habitant de Séoul.
  • La campagne dans l'Est est assez pauvre, et assez déprimante.
  • Les montagnes sont superbes !
  • Le pays est bizarrement foutu niveau relief. Dans l'Est, ils ont des milliers de grosses collines, j'ai jamais vu ça. C'est très bizarre et très atypique !
  • Les Coréens ne savent pas trop comment interagir avec les non-Asiatiques. Ils sont souvent beaucoup de trop proches/amicaux/tactiles pour nous. C'est excellent, on dirait qu'ils se lâchent quand ils voient des blancs, contraste intense avec leur culture où les contacts sont assez distants entres personnes inconnues.
  • La nourriture. Oh mon dieu. Quel pied. Ils le savent bien aussi, c'est aussi important que pour les Français et les Italiens.
On reviendra sur tout ça dans les prochains billets.