mercredi 8 octobre 2014

Gastronomie coréenne

La cuisine coréenne est incroyable. Elle est à la fois unique par son association subtile entre finesse et arrachage de gueule. En effet, en Corée, on mange épicée. Si tu n’aimes pas manger épicé, tu vas chialer ta mère en mangeant. Si tu aimes ça, tu vas découvrir la nourriture épicée la plus goutue au monde (à mon avis, mais je ne connais pas le monde).

A la base, le piment.

Dans les campagnes, et traditionnellement, les gens font pousser du piment dans leur potager. Ce sont des piments forts mais pas aussi forts que les piments oiseau qu’on connait par chez nous. Ce piment a une vraie saveur, presque sucrée, avant d’être dominée par les flammes de l’enfer. Il est à la base de beaucoup de sauce et de soupe.

A la base, pour les faibles, le soja.

Le soja est aussi le composant majeur d’une tripotée de plats. Il peut être fermenté pour être ensuite transformé en pâte qui sert de base à de nombreuses soupes, ici encore.

Le Kimchi

Ensuite, le grand classique, c’est le chou chinois. Par le passé, chez nous autres européens, on a trouvé la combine du sel pour essayer de conserver nos bidoches. Chez les Coréens, ils ont trouvé la combine de la fermentation lactique pour conserver leurs légumes, principalement le chou chinois.
Cette préparation est un incontournable dans la culture locale.

L’idée est de prendre un chou et de la faire dégorger dans l’eau salée. Après l’avoir essoré, on l’enduit d’une pâte à base d’ail, piment en paillettes, petites crevettes très salées, gingembre, huile de sésame,  et autres légumes (navet blanc, carottes…). On le met ensuite dans une  jarre en terre cuite et on attend quelques jours que la fermentation fasse son effet. Chaque famille a sa recette.

Au final, le chou va développer une saveur unique tirant sur l’acide et va devenir une espèce de super-légume aux propriétés sanitaires délirantes, notamment pour le système immunitaire, exactement comme la tartiflette. L’espérance de vie en Corée avoisine les 164 ans, et cela ne m’étonne guère.

Voilà pour les 3 clés de la cuisine coréenne traditionnelle. En Corée, on fait beaucoup avec peu. C’est parti pour une version réduite de la liste des plats que j’ai pu m’enfiler. Vous noterez bien la quantité de plats sur chaque table… On aime faire la vaisselle en Corée.

Les repas dans la journée

Dans l’organisation globale d’un repas, on a généralement « plein de plats de résistance ». Les notions d’entrée et de plat principal n’existent pas. Tu attaques tout ce qu’il y a sur la table, dans l’ordre que tu veux. Il s’agit de baffrer. J’aime. Attention avec tes baguettes, les plats sont normalement tous partagés, alors baffre, mais veille à ce que tes amis baffrent aussi.
Matin, midi, soir, même combat. En tout cas traditionnellement. Maintenant, avec la vie moderne, la vie en célibataire, les coréens se tournent vers des tartines etc. Si en revanche, ta mère est femme au foyer, là les petits déj’ sont très similaire aux déjeuners et diners.

Voilà quelques plats archi-classiques.
Une soupe de pâte de blé noir
Une soupe de pâte de blé noir, version 2
Samgye tang, une soupe avec un petit poulet entier, farci de riz et de ginseng.
Spécialité de la ville Gyeongju, la soupe de nouilles froide, milmyeon
Le barbecue coréen
Tu fais griller ta viande direct sur la table. A la cool.
Soupe de kimchi. C'est rouge comme l'enfer et ca goute comme le paradis.

 

 Les desserts

Les desserts n’existent pas. C'était un piège. Par contre ils ont des espèces de beignets qui tabassent.
L’idéal est d’aller faire un tour au marché. Les marchés sont des fourmilières. Les stands sont assez similaires d’un vendeur à l’autre mais c’est génial à regarder. La bouffe est souvent simple mais très sympa et vraiment pas chère.

J’étais en milieu d’après-midi dans un marché avec mon pote pour tester les stands. On faisait le tour en testant un peu tout, je ne sais pas ce qu’on a mangé, mais c’était plus super bon. A un moment on arrive à un stand blindé de monde. On va à l’avant voir ce que les vendeurs préparent. Il s’agit de beignets un peu plats, coupés en deux, garnis de sirop de sucre ou de miel, et de graines de tournesol. Ça a l’air super bon, et tout le monde attend. La file est interminable. On discute pour savoir si on fait la queue, et on se décide à y prendre place. Au moment où on décide d’aller vers l’arrière de la file, une dame qui vient d’en acheter nous en tend 2 et s’en va en nous laissant un sourire. Super sympa ! Si vous voulez faire plaisir à un étranger la prochaine voit que vous êtes au marché, vous pouvez faire ça. Ça marche très bien !
Une rue de marché couvert typique. Un peu glauque, un peu sale. Ambiance !

Poissons séchés en tout genre !
En ville, dans le quartiers animés, on peut toujours manger sur le pouce. C'est souvent les 4 ou 5 même plats, des légumes fris généralement, ou des espèces de rouleaux de riz (kimbap)
Je ne sais pas ce que c'est mais tout ce qui est là pique fort.

 

Sashimi

Oui c'est le mot japonais, mais c'est pas grave. L’intérêt c'est de vous raconter comment ça se prépare en Corée:
Tu regardes les bassins et tu choisis les poissons que tu trouves mignons.
La madame te les dépose dans un sceau et tu prends l’ascenseur avec pour leur faire voir du pays.
Tu arrives dans un resto, tu t'assoies, tu n'as plus tes poissons mignons :(
Et revoilà les poissons mignons !!

Étonnant, non ? Fraicheur garantie.

lundi 29 septembre 2014

Seoraksan et Sokcho

Suite à 1 semaine à Séoul, mon pote allemand et moi sommes partis pour Sokcho.

Sokcho est une ville côtière située au Nord-Est, juste à côté de la fontière. Elle est principalement connue pour être le point d’accès à Seoraksan, un des plus grands parcs nationaux de Corée, mais elle permet aussi d’apprécier différents types de plats, notamment à base de poisson.

La ville n’est pas très jolie, je ne vais pas tourner autour du pot. Ce n’est pas l’intérêt de la région, même la plage est assez banale. Ce qui est sympa, c’est les montagnes aux alentours. Les gens ont l’air vraiment sympa là-bas par contre, on y reviendra dans le billet sur la bouffe !

Nous avions prévu d’arriver le dimanche à Sokcho pour avoir lundi/mardi dans les montagnes tout seul, pendant que les Coréens sont au travail. Le week-end, le parc est connu pour être bondé. En effet il faut savoir que les Coréens de 40 ans et plus sont des gros mordus de randonnées. Equipés de la tête aux pieds de matos de dernière génération, ils vont grimper les sommets qu’ils trouvent. C’est vraiment un truc de tarés, ils adorent ça. Ça n’a rien à voir avec de la rando pour s’isoler et observer les paysages. Pour eux c’est vraiment un sport.

Du coup, on allait avoir le lundi et le mardi pour randonner tranquille. Ce que je ne savais pas en organisant ça, c’est les dates que j’avais calées tombaient pendant Chuseok. Chuseok, c’est la fête nationale la plus importante du pays. Il s’agit de la fête des moissons, les familles se réunissent pour remercier leurs ancêtres pour la récolte de l’année. Il peut y avoir des événements dans la rue, mais c’est normalement familiale, une bonne bouffe, des offrandes, et un passage au cimetière ou au temple pour les ancêtres. Du coup, le pays donne quatre jours fériés!

Inutile de dire que 4 jours fériés enchainés, c’est la folie en Corée. Normalement, ils n’ont que 2 semaines de vacances à l’année et ils préfèrent les poser en mode « un jour par-ci, un jour par-là », sinon c’est mal vu…Bref 4 jours fériés enchainés ! Le rêve pour les Coréens. L’enfer pour nous qui avions fait en sorte d’être tout seul.

Le dimanche soir à l’auberge de jeunesse, je parle à la gérante qui me fait comprendre que le Seoraskan, le parc national, va être impraticable rapidement dans la journée, alors que les habitants de Séoul arrivent par vagues et voitures à Sokcho avec leur matos du futur.
On est donc allé au parc à 6H du mat’ le lendemain, lundi, pour être peinard, au moins pendant quelques heures.

Le parc en lui-même est superbe, il y a des temples, des ermitages, des formations rocheuses atypiques, en somme, l’environnement est magnifique dans son ensemble.

Au niveau des randonnées mêmes, c’est assez bizarre, les chemins sont bordés par des barrières pour empêcher les gens de sortir du chemin et de tout défoncer. On comprend pourquoi quand on voit les hordes de randonneurs. On a l’impression d’être à Disney Land où au bout de la file de personne, on peut découvrir une cascade plutôt que de monter dans un manège. C’est d’autant plus frappant car  l’entrée du parc est payante. Pire encore, beaucoup de visiteurs laissent leurs déchets sur le chemin. On a donc ramassé pas mal de bouteilles et de sachets en tout genre pendant nos randonnées. Sympa.

Une impression au final assez mitigée, forcement. Je recommande d’y aller en dehors des vacances nationales et en octobre pour les couleurs ! Septembre ne fait pas encore rougir la forêt.


L'entrée du parc, sous le regard de Bouddha.


Les salles de prière des temples sont chargées à mort. Avec le soleil du matin, les couleurs sont éclatantes.
Le pragmatisme coréen. Si tu veux monter au sommet d'une montagne, tu prends les escaliers sans fin.
Des arbres, des arbres partout, sauf par endroits où il y a un relai 3G.

lundi 22 septembre 2014

Être étranger, où comment aider les Coréens à briser leurs codes

La culture coréenne a beaucoup de code sur le respect d’autrui. La distance entre 2 inconnus est plus grande en Corée qu’en France, on ne se touche pas, la façon de parler du plus jeune change pour marquer un signe de respect envers le plus âgé des 2 interlocuteurs. Si t’as la chance d’être plus vieux que ton interlocuteur tu peux faire un peu ce que tu veux par contre. Sympa. Par exemple, à table, le plus vieux est servi en premier, son verre ne doit jamais être vide (valable pour les autres convives, mais c’est primordial pour le plus vieux).

La Corée est un pays qui n’aime pas forcement les étrangers. L’intégration est difficile. Pour les touristes, ils sont nettement plus cool, mais ce n’est pas forcément facile partout. Sachant cela, je m’attendais à ne pas avoir de contact particulier avec les gens dans la rue. Pourtant c’est plutôt l’inverse que j’ai constaté.

La première semaine de mon voyage, à Séoul, j’attendais une amie à l’extérieur d’une station de métro. Elle était en retard, je tournais en rond, l’appareil photo en main. Soudainement, on me tape sur l’épaule. Je me retourne, je vois un homme d’une 40aine d’années qui me demande « Where do you come from » avec un accent bien coréen. « France » que je lui réponds. « Pransseu ? » (la façon coréenne de dire France, le F n’existant pas). « Yes ».  « Good. ».
Je le regarde. Il me regarde. Je le regarde toujours et je ne sais pas quoi dire. Lui non plus. Le temps est visiblement arrêté. Enfin il s’en va. Le mec était clairement un peu perturbé dans sa tête mais c’était marrant de se faire taper sur l’épaule.

Deux minutes après, chrono, un coréen d’une trentaine d’années m’approche et me demande d’où je viens. « Ah je parle français ! ». Un coréen qui m’aborde, et qui parle un peu français, original ! « Je peux vous demander un service ? » qu’il me dit. J’accepte, on verra bien. « Alors voilà, j’ai écrit une phrase sur mon cahier, pourriez-vous la corriger ? ». Véridique. Je suis dans une des plus grandes villes de la planète, je rencontre un gars qui me demande de corriger une phrase dans son cahier.
Alors qu’il ouvre son sac à dos pour sortir son fameux cahier, un autre mec s’arrête, me regarde et me sort « t’es Français ? », « oui », là il me tend la main en me disant bienvenue et me donne son nom. Je le suis sert la pogne, lui donne mon prénom, et il s’en va.

A ce moment précis, je ne sais pas ce qu’il se passe avec les francophiles/francophones, mais pas le temps de réfléchir, j’ai déjà le cahier de l’autre mec sous les yeux.
Au final, je n’ai pas réussi à trouver l’amie que j’attendais, et je propose de prendre un café à l’homme au cahier.
Pendant les 2 heures de discussion qui suivent, il va me parler de ses motivations pour venir en France. Il se trouve qu’il va venir à Lyon, 3 jours après mon retour… Dans l’école où j’ai étudié le coréen… Le monde est minuscule. Là où ça reste marrant, c’est que même si je ne le connais pas, il n’hésite pas à me parler de problèmes personnels.

La même chose m’est arrivée dans un pub, ou j’ai parlé à un gars qui a commencé très rapidement à me parler de ses problèmes, et qui voulait aussi me faire visiter la ville le lendemain.

Dans le même genre, je marchais avec mon pote allemand dans un village, et là un gars arrive à ma gauche en me collant, me tend sa main sous le nez en me disant « Hi ! Where from ? ». Particulièrement curieux d’avoir une main inconnue sous le nez sans avoir vu le bonhomme arriver !

Un chauffeur de car m’a aussi tapé dans le dos quand on est arrivés à notre destination en me disant quelque chose en Coréen. Le gars avait l’air super cool, mais je ne sais pas pourquoi il a fait ça, surement pour nous souhaiter la bienvenue dans cette nouvelle ville. C’est évident qu’il n’aurait jamais fait ça avec un Coréen.

Tout ça est donc vraiment surprenant mais ce comportement vient toujours d’une bonne intention ! Au final, je me demande s’ils ne souffrent pas un peu de leur culture extrêmement respectueuse et qu’ils aiment bien voir des étrangers pour relâcher un peu la pression !

Je ne sais pas s’il y a des enfants qui ne savent pas lire sur ce blog, donc je rajoute une photo de Séoul vue d’une petite colline.  La ville qui s’étend sur toute la photo, et loiiiin là-bas dans le fond, c’est Séoul. A regarder en grand format pour flipper.

Prochain article sur Sokcho, avec plus de photos pour les feignasses.