Jour mémorable ce 28 avril. Il restera clairement dans l’histoire de l’université de Rennes2 Haute Bretagne. Accrochez-vous bien, le président de l’université est sorti de son bâtiment (dont des vitres ont encore été pétées la semaine passée) pour tenter de mettre un terme à cette situation « déplorable ».
1. Constat
J’arrive ce matin à la fac, non pas pour aller en cours bien sûr mais pour aller travailler à la bibliothèque. En arrivant vers le bâtiment de la présidence, je constate avec surprise et étonnement qu’une vingtaine de professeurs sont dehors avec notre président (de la fac).
Mais que se passe-t-il ?
Une préparation à la guerre, chers compatriotes !
2. Événements récents
Pendant cette préparation de l’état major, il faut savoir que notre bâtiment principal, celui que vous pouvez voir sur toutes les photos de ces dernières pages, était (encore) occupé par nos amis les bloqueurs, malgré la présence d’agents de sécurité.
Motivés à foutre la merde autant que possible en ce début de période d’exams, ils ont redoublé de connerie et réussi à bloquer dès hier soir (après l’AG).
A la différence des fois précédentes, les CRS sont venus apporter le café à 5H du matin aujourd’hui.
3. Situation actuelle
Ça a fâché ces derniers, forcement, donc ils sont partis, puis revenus. Ils ont pris deux des portes d’entrée du bâtiment L ( !) pour bloquer le bâtiment B. Ne me demandez pas d’expliquer pourquoi on prendrait l’outil le plus pratique pour bloquer un bâtiment (une porte, donc) pour le mettre au milieu de l’entrée d’un autre… Je n’ai pas fait socio ni psycho.
4. Le Combat
Maintenant que tout est en place, revenons donc à notre groupe de professeurs incluant notre honorable chef d'université.
Les profs ont commencé à descendre vers 9H30 vers le bâtiment B (la maison des méchants). Après 10 mètres, ils se sont fait intercepter par les bloqueurs qui sont venus armés de tables et de chaises pour bloquer nos libérateurs. Là ça a commencé à chauffer sévèrement par contre vu que les 2 groupes (30 contre 30) étaient en contact. Conversations de gentlemen et d’intellectuels, dialogues d’aveugles et autres exposés philosophiques furent entendus par la foule d’étudiants spectateurs (dont je faisais partie).
Le président de l’université était curieusement toujours en dernière ligne, ou loin sur les côtés… on est meneur ou on ne l’est pas. Les enseignants par contre étaient vraiment énervés et plutôt bons à garder leur calme face aux bloqueurs. Les gars de la sécurité étaient évidement avec eux en cas de problèmes.
Après que les enseignants eurent repris les tables qui les bloquaient, les bloqueurs se sont retrouvés démunis. Un d’eux a voulu en récupérer une alors que les profs l’en empêchaient physiquement. L’agent de sécurité le plus proche le repoussait gentiment en raisonnant notre philosophe :
- « Arrête... Arrête, c’est qu’une table, c’est pas important » alors que notre mongolien l’agrippait de plus belle.
- « Mais arrête je te dis ! Laisse tomber, on s’en fout de la table ! »
Rien à faire, il restait accroché. Là le vigile s’est retourné vers les profs :
« Bon, qu’on donne une table à ce garçon, il lui en faut une, là ! ».
Fatalement, ça calme dit comme ça. Le bloqueur a donc lâché sa table et a rejoint ses compères qui faisaient déjà machine arrière pour se regrouper vers le bâtiment B.
Une fois que le groupe de la présidence eut atteint le QG des abrutis, tout est devenu encore plus chaud, micro bastons prof-bloqueur, deux feux de détresses ont été allumés en plein milieu de la foule, avec deux profs pour les arracher des mains des bloqueurs, ensuite les chaises qui traînaient en bas des marches ont miraculeusement remonté pour venir bloquer l’entrée du bâtiment et les bloqueurs ont fait une chaîne devant.
C’est resté comme ça pendant environ 2 heures, avec des discussions prof-bloqueurs inutiles. Quand je suis revenu sur la fac (j'étais parti chercher mon appareil photo), tout était assez calme. Ensuite tout le monde a eut faim… et il a commencé à pleuvoir alors…
Et demain ?
Bah on ne sait pas.
Un président d'université se cache dans cette photo, sauras-tu le retrouver?
Fait amusant : les bloqueurs ont exigé le retrait des vigiles pendant 48H sinon « ça va chier ». Je pense qu’ils veulent secrètement poser des bombes dans le bâtiment, sinon je ne vois pas à quoi ça sert.
ça fait toujours plaisir de te lire. c'est bien navrant tout ça...
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