samedi 22 mai 2010

Parade surprise

Aujourd’hui, on est samedi. Contrairement à ce que j’ai vu à Bruxelles jusqu’à présent, il fait très beau. Ca sent la photo, ce sent le voyage. Je pars au centre, mon objectif étant de visiter les parcs que je n’ai pas encore vus et d’acheter une carte de train en vue de mon voyage à Bruges dans quelques jours.

Je saute dans le tram et en arrivant au centre, un message annonce aux passagers que « suite à la demande de la Police, la prochaine station est fermée ». Intéressant, y a peut-être eu un problème important. Du coup je laisse tomber les parcs, je descends dès que possible et reviens vers la station fermée. Je m’attends à voir un guet-apens, une prise d’otages, un tournage de film ou un truc de ce genre qui claque bien niveau photo.

Au lieu de ça, j’aperçois au loin une foule. Il y a aussi de la musique à base de percussions. Au dessus de la foule, une grande forme se lève, une espèce de tête énorme, je décide donc de rester dans le coin.

Il s’agit en fait de la Zinneke Parade. En gros, c’est une parade énorme qui a lieu tous les deux ans et qui réunit des comédiens, des artistes en tout genre, mais globalement, ça réunit des gens qui veulent se marrer un peu. Les costumes et les chars sont tous plus farfelus les uns que les autres. Le thème de l’année est « A Table » mais beaucoup d’autres thèmes sont venus se greffer, comme la consommation plus responsable « faites l’amour, pas les magasins » ou l’écologie « god save the green ».

Tout Bruxelles est de sortie, c’est assez dingue le nombre de gens, le vieux centre est plein à craquer. Coup de chance, quand on un appareil photo avec un gros objectif, on peut passer devant tout le monde sans que ça choque. Les gens s’excusaient presque de me bloquer le chemin dans ma quête de spots intéressants. On peut presque être au milieu des manifestants sans forcer. C’est excellent.

Je vais donc sortir l’appareil photo quand je vais au cinéma ou faire des courses, ou en braderie pour gratter tout le monde dans les files d’attente. Je vais tenter le coup pour les feux rouges en bagnole aussi.

L’ensemble de la représentation a été supervisé par Manneken-Pis, vetu pour l’occasion en Compagnon de Saint-Laurent.


Certains chars poussaient le réalisme jusqu'à une pose "live" des rails.

dimanche 16 mai 2010

Manneken-Pis

Aujourd’hui, c’est un peu spécial, les photos vont présenter le petit garçon le plus mal élevé de la planète. Nudiste, arrogant, incontinent et connu pour ça. Il s’agit bien sûr du Manneken-Pis, ce petit salopard qui représente l’indépendance d’esprit bruxelloise.
La statue en bronze de 50 centimètres a été installée en 1619, sculptée par Jérôme Duquesnoy. Pour la petite histoire, les Belges auraient défendu le petit pisseur corps et âmes lors d’un assaut français. Personnellement j’émets quelques réserves sur l’intérêt militaire de démolir une statue de 50 cm pendant une guerre. J’aurais visé le palais Royal. Après, c’est une question de style. C’est sûr que commencer par prendre d’assaut les chocolateries et les brasseries, puis détruire le Manneken et finir dans une friterie, ça tient aussi debout comme plan. Ça suit une certaine logique.

De fait, une légende dit que, pendant une guerre, un enfant aurait éteint une mèche d’explosif en pissant dessus. C’est tellement génial comme idée qu’ils en auraient fait une statue.
Quoiqu’il en soit, la statue cartonne. Les touristes sont très nombreux chaque jour à venir la voir. Beaucoup sont surement déçus, elle n’a rien d’impressionnant du tout. En revanche, elle possède un mystérieux pouvoir : augmenter la quantité de magasins de gaufres aux alentours.
Quand je l’ai vu la première fois, je ne l’ai pas reconnue. Je m’attendais à un gamin en bronze, au lieu de ça, je suis tombé sur ça :
Le lendemain, en repassant devant, les touristes dont je faisais partie se sont fait attaquer par une horde de zombies et de vampires. Les vilains étaient en manif’. « Du sang, des tripes et des boyaux » constituait le gros de leurs chants. Ils se sont alors approchés du Saint Pisseur et le leader a crié « On lui bouffe la bite ! ».


Personne n’a été blessé, le « bronze member » est aussi intact. Il s’agissait de célébrer le Festival du film fantastique de Bruxelles. On en retient deux choses : Bruxelles est une ville fun et dynamique et le Manneken est rarement lui-même.

Depuis que je suis à Bruxelles, j’ai vu le Manneken des dizaines de fois et uniquement 3 fois à poil. Le petit gars a une garde robe à faire pâlir Michael Jackson, 840 costumes sur mesure. Éboueur, faluchard, légionnaire, Dracula, Père Noël, Croix Rouge, Petit Spirou… Il change environ 3 fois de costume chaque mois officiellement, plus tous les déguisements aléatoires qui se greffent sur le planning. Il a même pissé de la bière une fois. J’ai aussi entendu dire que son « jet » est réglable et qu’il a une fois pissé au milieu de la rue piétonne. Surprenant, non ?





samedi 1 mai 2010

Le parler belge

Après quelques semaines en région Bruxelloise, force est de constater que l'accent belge n'existe pas.
Alors, forcement, ça déçoit, un mythe qui s'effondre, tout ça... En fait, il y a plutôt 3 accents belges : wallon, flamand et bruxellois. En ce qui concerne le (les) accent(s) wallon(s), j'irai en voyage plus tard pour voir comment ça sonne.
L'accent flamand est visiblement le responsable du célèbre "une fois". Je n'ai entendu aucun belge francophone sortir un "une fois". Par contre j'ai entendu quelques flamands le dire donc c'est probablement une traduction littérale d'une expression de Flandre.
A Bruxelles, l'accent est quasiment inexistant. On ne peut pas différencier un Belge d'un Français. En revanche, les Belges, eux, ne savent pas différencier un Belge d'un Français.

Il ne faut pas s'étonner de rencontrer quelqu'un qui affirme "ne pas savoir aller dans sa cuisine" ou avoir un collègue qui s'excuse de ne pas "savoir aller en réunion". Au début, c'est dur, on cherche à savoir où on est tombé, "c'est quoi cette ville/boite de tarés ?", on pense ensuite au Huitième Jour, ce film belge sur le syndrome de Down, puis on s'y fait. Le savoir belge est le pouvoir français.

On sait parfois identifier un belge sur un "nonante/septante" (encore que beaucoup de français utilisent ça en Belgique) mais pour être sûr il faut faire compter son interlocuteur jusqu'à 8 ou 20. Huit est prononcé "ouite", et vingt "vinte". "Depuis" sait aussi devenir "depouis". Radical.

En Belgique, on sait trouver des pistolets et des mitraillettes à tous les coins de rue.
Le premier est un pain au lait / pain rond et le second est une espèce de kebab où le pain est en fait de la baguette (du "pain français"). On achète des frites (et des mitraillettes) dans une friture, pas une friterie.

En Belgique, quand on est français, on commande une bière comme ça :
"Bonjour, je vais prendre une pinte de Grimbergen s'il vous plait."
"Grande ou petite ?"
"Une pinte"
"Grande ? Petite ?"
"...euh, grande(?)"
"(en posant la pinte sur le comptoir) S'il vous plait. Ca fera 5€"
On donne l'argent.
"votre monnaie, s'il vous plait."
"merci."
"s'il vous plait."

Après on pige le truc et on demande un "demi", un demi-litre. Un demi français est une "petite bière", si j'ai bien compris.

On revient ensuite à sa table et là une Belge sait dire :
"Ça va t'es bien mis"
"Euh, ouais ouais, merci, toi aussi (?)"
Il fallait bien sûr comprendre "t'es bien servi".

En Belgique, un étudiant habite dans un kot. Une "cage à poule" en flamand. Si le bâtiment à d'autres kot, on a des cokotteurs. Tout simplement.

Surprenant, non ?

En attendant la suite sur le Manneken Pis, je mets deux photos, l'Atomium, qui aura bien sûr son billet, et la photo choc "Bronzer en Niqab, c'est pas facile".